J’aime le milieu entrepreneurial. Depuis quelques années, j’ai développé un réel intérêt pour l’entrepreneuriat. Ça me rejoint dans mes valeurs, dans mon style de vie, dans le potentiel de création, dans la liberté d’horaire ainsi que dans les occasions que cela peut créer. Jumèle ça à ma passion pour les produits locaux et tu retrouves une fille un peu intense qui tripe à toujours découvrir de nouvelles entreprises. À Sherbrooke, où je vis depuis plusieurs années, il y a un beau mouvement qui s’est installé depuis quelques années. On y voit de plus en plus de nouvelles entreprises locales et de petites entreprises de quartier. On stimule l’innovation et l’entrepreneuriat et j’adore ça! Tout ça fait en sorte que je garde l’œil ouvert sur ce qui se passe dans mon coin de pays. C’est comme ça que j’ai de plus en plus remarqué le Café de quartier le Tassé.

 

Un Facebook qui en dit beaucoup

J’étais déjà allée au Tassé à quelques occasions. J’avais aimé la vibe. Le café était bon. Mais je n’y allais pas régulièrement puisqu’il était ouvert uniquement le jour de semaine. Dernièrement, l’horaire a changé ce qui a permis que je le redécouvre et que j’y porte plus attention. Je voyais leurs publications passées sur les médias sociaux et je trouvais que c’était toujours humain et authentique. Ça m’a interpellée. Ils faisaient la publicité du Mouton noir (un nouveau café à Sherbrooke!) qui allait ouvrir. (À découvrir d’ailleurs si tu ne connais pas!) Ils parlaient d’événements culturels et sociaux qui allaient avoir lieu dans la région. Ils utilisaient les produits locaux des artisans pour leurs repas. Je voyais vraiment leur côté humain, social et l’implication qu’ils avaient de plus en plus dans leur milieu. Ouvrir un café, je voudrais faire ça exactement de cette façon! Je me suis dit que ce serait une belle occasion d’en apprendre plus. J’ai donc communiqué avec Samuel Lessard-Beaupré, le propriétaire du Tassé, pour en savoir plus et pour mieux comprendre sa façon de voir l’entrepreneuriat.

 

Plus qu’un café

Il a eu la générosité de me recevoir à deux reprises. La première fois, il m’a coachée sur le café. Il m’a donné un petit cours 101. Tu peux d’ailleurs en savoir plus dans mon article Un défi assez caféiné pour novembre! La deuxième fois, il m’a invitée dans une rencontre qu’il avait déjà avec des étudiants pour parler des cafés de quartier. J’ai pu en apprendre beaucoup plus sur son parcours, sa façon de voir l’entrepreneuriat et sa passion pour le café. Ces deux rencontres m’ont permis de découvrir un gars passionné par mille projets et un café de quartier qui est bien plus qu’un simple café. C’est un endroit où les gens se retrouvent tels une famille. C’était beau à voir et c’était contagieux. Les employés qui appelaient les clients par leur nom, les clients qui prenaient des nouvelles des employés, les blagues jeux-de-mots (souvent douteuses haha!) entre les employés, la passion pour le café qu’on ressentait aisément… Tout le monde est le bienvenu. On m’a d’ailleurs permis de passer un peu de temps avec l’équipe pour en apprendre plus sur le café et l’on m’a accueillie comme si je faisais partie de l’équipe. Une grande famille, je te dis.

Un gars impliqué dans sa communauté

Pour revenir à l’entrepreneuriat, j’étais curieuse d’en savoir plus sur Samuel et sur sa vision. C’est lui qui a fondé le Tassé en 2010. Il a découvert le café au Costa Rica lors d’un voyage. Pas pire comme endroit pour ça 😉 Disons que ça a mis la barre haute pour la suite! Depuis le secondaire, il voulait avoir son entreprise à lui. Il faut dire que d’avoir des entrepreneurs dans la famille a peut-être influencé tout ça. Il est rapidement devenu une référence dans l’est de Sherbrooke. Son patelin. Il a un réel amour pour son coin et les gens de son quartier. Ça paraît! Il saisit toutes les occasions qu’il a pour mettre de l’avant les entreprises et organismes de Sherbrooke. Que ce soit une collaboration avec Musique Cité, magasin de musique indépendant, ou une formation offerte au Célestine café (un autre charmant café à Sherbrooke!). Il se fait un plaisir de créer des ponts entre les différentes entreprises de l’Estrie que ce soit ou non un compétiteur. D’ailleurs, il ne semble pas vraiment aimer le terme compétiteurs. Pour lui, ce sont tous des gens qui mettent à l’avant-plan le café et avec qui il aime partager sa passion. Ce sont plutôt des inspirations pour lui. Il a un grand plaisir à aller prendre des cafés dans d’autres endroits que le sien, car il est avant tout un consommateur qui aime goûter à d’autres cafés.

 

Se regrouper pour être plus fort

Il se tient loin de la vision typique entrepreneuriale qui dit qu’on doit se méfier de ses compétiteurs. Il croit au contraire qu’en collaborant ensemble on peut faire de grandes choses. Il applique cette vision dans son entreprise chaque jour. D’ailleurs, il rencontre fréquemment plusieurs propriétaires de café à Sherbrooke avec qui il partage ses préoccupations et ses idées. C’est une bonne manière pour réseauter. Pour lui, ce sont d’abord des collègues, car ils vivent sensiblement les mêmes choses. Ils en profitent aussi pour améliorer leur pouvoir d’achat en se regroupant ensemble pour se procurer certains produits. Alors que certains diraient qu’ils sont des compétiteurs, ils ont plutôt choisi de se regrouper pour être plus forts et pour s’entraider. Ça m’inspire énormément puisque c’est ma définition de l’entrepreneuriat, celle que je veux prôner dans ma vie professionnelle. J’ai rarement eu des exemples aussi forts pour me montrer l’impact de faire du commerce autrement, mais celle-ci est tout à fait géniale.

 

Le café pour tous

Samuel s’est donné comme mission de rendre le café accessible à tous et de faire en sorte qu’il soit mis à l’avant-plan. Il a d’ailleurs donné des formations à certains restaurateurs pour leur montrer tout le potentiel d’offrir du bon café dans leurs entreprises. Il doit parfois se battre avec certains préjugés qui dominent dans l’industrie. Les gens se méfient des gens trop gentils qui veulent aider. Il doit donc parfois convaincre les gens du bien fondé de ses actions. C’est triste de voir qu’on se méfie autant des gens gentils aujourd’hui. On aurait avantage à travailler plus en équipe et à moins voir les ennemies partout.

Une équipe de feu

Travailler en équipe, c’est d’ailleurs une force du Tassé. Samuel utilise les aptitudes de chacun pour améliorer son entreprise. Il soutient plusieurs projets de ses employés pour le plaisir de créer et de travailler en équipe que ce soit Barista mobile ou Géogène micro-torréfacteur. Il se plait à être impliqué partout. Il n’aime pas s’imposer de limites. Il parle de son équipe avec un réel amour. Il est très loin du patron autoritaire qui établit une hiérarchie. Au contraire, il aime travailler en collaboration avec ceux-ci et aime leur faire plaisir. Il désire garder ses employés longtemps, car c’est bon pour les clients, c’est bon pour lui et c’est bon pour l’entreprise. En fait, c’est bon pour tout le monde. Il réussit assez bien d’ailleurs, car plusieurs de ses employés sont présents depuis plusieurs années. Un employé qui est là depuis longtemps connaît les clients, connaît leur goût et aide à créer un lieu identitaire. Pour lui, les employés c’est le pilier de l’entreprise. Il tente donc de les chouchouter du mieux qu’il le peut.

 

Un modèle à suivre

J’ai adoré découvrir le gars derrière le Tassé. Il correspond exactement à ce qu’il dégage dans ses publications Facebook : de la passion, de l’authenticité et de l’ouverture. Pour moi, c’est l’exemple à suivre en matière d’entrepreneuriat. Toutes les entreprises québécoises devraient suivre son exemple; on en ressortirait plus fort si l’on s’entraidait comme ça. Si tous avaient sa passion, sa volonté d’aider, sa créativité, sa volonté de se renouveler et son humour, on créerait une économie locale forte et stable. Je suis très idéaliste, mais je rêve d’une économie un peu moins capitaliste et un peu plus humaine. Si l’on arrêtait de se sentir en compétition constamment, c’est fou ce qu’on pourrait accomplir comme actions. Merci à Samuel et à son équipe de m’avoir fait découvrir une partie de ce que ça pourrait être! On se revoit bientôt autour d’une tasse à café ou qui sait dans un nouveau projet! 😉

 

Pour suivre Le Tassé sur Facebook, clique ici. Et va goûter à leurs cafés!

Connais-tu d’autres entreprises qui font les choses différemment?

Profil

Annick Beauchemin
Créatrice de Bien Différent. Curieuse, entêtée, gourmande, contradictoire et parfois un peu folle, Annick aime tout découvrir. Elle adore voyager même si son coeur appartient au Québec. Elle aime apprendre des autres et toucher les gens. Ses obsessions : les produits du terroir (chocolat, fromage, pain, café latté), tremper ses pieds dans l'eau, psychanalyser tout le monde et être la première à découvrir quelque chose